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Qui je suis

Enseigner sa langue est souvent perçu comme allant de soi. Je parle ma langue, donc je la connais, alors je peux l’enseigner. Si vous m’aviez eu toutefois comme enseignante lorsque j’ai débuté en 2012, pour boucler mes fins de mois, alors que j’étais étudiante à Ottawa, où enseigner aux fonctionnaires s’avère pratiquement un passage obligé, vous auriez peut-être ressenti mon désarroi : je n’avais aucune idée de ce que je faisais.

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Déjà à cette époque, je savais que cela me prendrait une dizaine d’années pour développer ma pratique et devenir une enseignante expérimentée. J’avais déjà entamé ma trentaine, et je faisais un retour aux études. J’avais travaillé une vingtaine d’années dans le service à la clientèle, et je cherchais à me faire vraiment plaisir en étudiant ce que j’avais toujours rêvé étudier, soit la philosophie. Il me fallait toutefois acquérir une compétence qui aurait une valeur sur le marché de l’emploi, et c’est ainsi que je me suis inscrite à une mineure en rédaction professionnelle. C’est l’admiration que j’avais envers l’un de mes professeurs qui m’a amené à écrire une maîtrise en lettres françaises sous sa direction.

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Lors de mes études au deuxième cycle, j’enseignais le français à titre d’assistante professeure, et j’avais des petits contrats avec des écoles de langues. À cette époque, je comprenais que si l’enseignement devait être ma voie d’avenir, il me fallait être en mesure d’enseigner à toutes les catégories d’âge. Telle était par ailleurs mon ambition.

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Une douzaine d’années plus tard, je peux affirmer avoir suivi ce chemin. J’ai effectivement enseigné le français langue première et seconde à toutes les catégories d’apprenants : enfants, adultes, retraités, adolescents, fonctionnaires, hauts fonctionnaires, nouveaux arrivants, membres des Forces armées, Autochtones et professionnels oeuvrant au sein de corporations.

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Il y a des moments charniers dans le parcours d’un enseignant, je crois, qui participent au développement de sa vision éducative et qui libèrent sa créativité. En ce qui me concerne, ce déclic s’est fait lorsque qu’on m’a engagée sur une réserve autochtone pour enseigner dans une école primaire, à des enfants qui parlaient à peine le français. J’étais titulaire d’une classe de première année, et comme j’avais beaucoup de difficulté à exercer une autorité sur les enfants, qui ne comprenaient pas un mot de ce que je disais, j’ai décidé, après deux mois à froncer les sourcils et hausser le ton, de changer mon approche : je me suis mise à jouer avec eux, en saisissant chaque occasion pour introduire au jeu un concept de mathématique, un nouveau mot, un nouveau son phonétique. C’était à la fin novembre.

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Complètement immergée par mon travail avec les enfants, le temps a passé sans que je puisse avoir l’occasion de prendre du recul pour évaluer les résultats de cette approche. C’est en mars qu’une Atikamekw, membre de l’équipe de soutien, est entrée dans ma classe et s’est exclamée, étonnée : « Les enfants parlent français ! » Je ne m’en étais pas rendu compte, trop occupée à gérer et diriger le petit chaos qu’était ma classe. Les enfants jouaient ensemble en s’exprimant en français ! Il faut savoir que j’avais été engagée avec un mandat bien précis : franciser les enfants en insistant sur la lecture et l’écriture. Mes recherches préalables indiquaient que pour apprendre à lire et à écrire, un enfant doit d’abord parler la langue. Et c’est sur quoi j’ai mis mes efforts, qui ont été fructueux.

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Ma deuxième année d’enseignement sur la réserve fut tout autre. J’étais titulaire d’une classe spécialisée, c’est-à-dire les enfants insubordonnés de plus de 10 ans. Auprès de ces jeunes qui ne voulaient pas apprendre, j’ai repoussé les limites de ma créativité. C’est là que j’ai commencé à voir en imagination comment enseigner le français. Je voulais rendre les choses le plus visuel possible, ce qui est, pour mon plus grand bonheur, devenu désormais réalité grâce à tous les outils en ligne maintenant à notre disposition. Faciles d’accès et faciles à utiliser, ces logiciels de création nous offrent une chance inouïe pour faire évoluer l’enseignement des langues secondes, qui est figé depuis plusieurs années.

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Voici donc l’expérience sur laquelle se base mon approche pédadogique. D’abord, mes études poussées en français m’ont amené à comprendre que la langue est un organisme vivant, si on peut dire, et que le purisme est sa plus grande menace. Chaque langue possède son génie, et la chasse aux anglicismes, par exemple, ne vaut que si ceux-ci l’amenuisent. Par ailleurs, la diversité des apprenants que j’ai eu le privilège d’accompagner m’a enseigné que chacun d’entre eux avaient des motivations bien perosnnelles d’apprendre la langue, et que leurs besoins langagiers étaient uniques, d’où mon approche personnalisée. Enfin, l’expérience concluante que j’ai vécu auprès des enfants autochtones ont orienté ma pratique avec les adultes. J’essaie, dans la mesure de mes moyens, de détendre l’atmosphère, de recourir à des jeux et de m’appuyer sur du visuel.

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Superfrench Canada est un projet de longue haleine. Au côté des cours et du tutorat, une banque de modules autonomes est en cours de construction. Ainsi, un apprenant qui a besoin de pratiquer les pronoms COD et COI, par exemple, pourra accéder à un module qui s’y attarde exclusivement. Les idées ne manquent pas, et c’est pourquoi je vous invite à vous abonner à notre infolettre afin d’être informé des nouvelles additions.

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À bientôt j’espère !

Who I am

Teaching your mother's tonguevis often taken for granted. I speak my language, so I know it, therefore I can teach it. However, if you'd had me as a teacher when I started out in 2012, as a student in Ottawa, where teaching civil servants is practically a must, to make ends meet, you might have felt my dismay: I had no idea what

I was doing.


Even then, I knew it would take me a decade to develop my practice and become an experienced teacher. I was already in my early thirties, and I was returning to university. I had been working in customer service for some twenty years, and I was looking to really indulge myself by studying what I had always dreamed of, which was philosophy. However, I needed to acquire a skill that would be of value in the job market, so I enrolled in a minor in professional writing. It was my admiration for one of my professors that led me to write a master's degree in French literature under his direction.


During my graduate studies, I taught French as an assistant professor, and had small contracts with language schools. At the time, I understood that if teaching was to be my future, I had to be able to teach all age groups. That was

my ambition.


A dozen years later, I can confirm that I have followed this path. I have indeed taught French as a mother tongue and as a second language to all categories of learners: children, adults, retired people, teenagers, civil servants, senior civil servants, newcomers, members of the armed forces, indigenous and corporate professionals.

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There are pivotal moments in a teacher's career, I believe, that contribute to the development of his or her educational vision and unleash his or her creativity. In my case, the turning point came when I was hired on a native reserve to teach in an elementary school to children who could barely understand French. I was in charge of a first-grade class, and as I was having great difficulty exerting authority over the children, who didn't understand a word I was saying.

I decided, after two months of frowning and raising my voice, to change my approach: I started playing with them, taking every opportunity to introduce a math concept, a new word, a new phonic sound. That was at the end of November.


Completely immersed in my work with the children, time passed without me having the opportunity to step back and assess the results of this approach. It was in March that an Atikamekw member of the support team walked into my classroom and exclaimed, astonished, “The children speak French!” I hadn't realized it, too busy managing and directing the little chaos that was my classroom. The children were playing together, expressing themselves in French! It's important to remember that I had been hired with a very specific mandate: to francize the children, with an emphasis on reading and writing. My previous research indicated that to learn to read and write, a child must first speak the language. And that's where I put my efforts, and they paid off.


My second year of teaching on the reserve was quite different. I was in charge of a specialized class for insubordinate children over the age of 10. With these kids who didn't want to learn,

I pushed the limits of my creativity. It was there that I began to see in my imagination how to teach French. I wanted to make things as visual as possible, which, to my great delight, has now become a reality thanks to all the online tools now at our disposal. Easy to access and easy to use, these creative software programs offer us an unprecedented opportunity to develop the teaching of second languages, which has been stagnant for many years.


Here, then, is the experience on which my pedagogical approach is based. Firstly, my extensive studies in French have led me to understand that language is a living organism, so to speak, and that purism is its greatest threat. Every language has its own genius, and the hunt for anglicisms, for example, is only worthwhile if they diminish it. Furthermore, the diversity of the learners I've had the privilege of accompanying has taught me that each of them has a very personal motivation for learning the language, and that their language needs are unique, hence my personalized approach. Finally, my successful experience with aboriginal children has guided my practice with adults. As much as I can, I try to lighten the atmosphere, use games and rely on visuals.


Superfrench Canada is a long-term project. Alongside the courses and tutoring, a bank of stand-alone modules is currently being built. A learner who needs to practice COD and COI pronouns, for example, will be able to access a module that focuses exclusively on them. There's no shortage of ideas, which is why I invite you to subscribe to our newsletter to keep abreast of new additions.


Hope to see you soon!

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